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Page:Scherer - Alexandre Vinet, 1853.djvu/134

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qui formaient déjà un livre par leur unité. Trois ou quatre articles de critique littéraire n’y ont pris place que comme appendice. En tète de ce volume se trouve une introduction sur la réduction des dualités, qui, mieux que beaucoup d’autres écrits, peut servir à caractériser la pensée de l’auteur, sa profondeur et ses limites, ses agitations et son refuge. Vinet a rendu un service à la philosophie religieuse, en insistant sur la présence des dualités, en montrant l’impuissance de tout éclectisme à résoudre le problème, et en indiquant dans quelle direction il faut chercher la solution. Aujourd’hui que la difficulté a été si bien posée, on peut se demander si elle n’est pas encore plus grande que Vinet ne l’a cru, puisque deux termes apparemment contradictoires ne peuvent être véritablement pensés et, par conséquent, véritablement acceptés ; on peut se demander si la solution proclamée avec tant de confiance est aussi réelle que Vinet l’a supposé, puisque la philosophie chrétienne en est encore à chercher. Hélas ! Vinet lui-même n’a-t-il pas bientôt recommencé à chercher, n’a-t-il pas cherché jusqu’à la fin ? Toutes les solutions auxquelles nous arrivons ne sont que des jalons dans une route dont nous n’atteignons jamais le terme.

Les amis de Vinet ont entrepris le travail qu’il avait négligé et ont commencé de rassembler les débris de ses cours et ses principaux articles. Cette collection embrassera un assez grand nombre de volumes. Néanmoins ceux qui nous ont déjà été donnés, joints aux Essais de philosophie morale dont nous venons de parler et aux notices dont la Chrestomathie est ornée,