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car douter de sa vertu, c’est l’outrager. La protection est déjà une négation. C’est ainsi que le principe de la liberté religieuse a pris tant de place dans la pensée de Vinet. Ce principe faisait partie de sa foi, il en était au moins le corollaire. Aussi l’écrivain n’a-t-il cessé de porter sur ce point tout l’effort de sa généreuse parole, et chacune des périodes de sa vie littéraire a-t-elle été marquée par quelque ouvrage consacré à la défense du principe qui avait pris possession de son âme le jour même où cette âme s’était rendue à la puissance de Jésus-Christ.

Nous ne mentionnons que pour mémoire les premiers écrits de Vinet, un discours prononcé en 1816 sur la tombe da professeur Durand, une brochure dont il a déjà été question et qui parut à la fin de 1821, enfin, l’année suivante, la traduction d’un sermon de De Wette sur l’épreuve des esprits. Le moment était venu où Vinet allait entrer plus directement dans la carrière qu’il a fournie depuis.

Le Journal de la Société de la morale chrétienne avait publié un article de M. Mahul sur cette question : la morale chrétienne est*elle inséparable du dogme ? Vinet adressa sur ce même sujet, aux rédacteurs, une lettre qui portait la date du 29 avril 1823, et qui parut dans le numéro de décembre du journal[1]. L’écri-

  1. T. II, p. 332. Ce morceau a été reproduit en partie dans le Semeur du 2 mai 1832, et dans le no 220 des publications de la Société des traités religieux de Paris. Quelques lignes y ont été ajoutées pour le mieux adapter à cette dernière destination.