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en 1824, pour ce rôle d’opposition, et Vinet fut, dès l’origine, l’un des collaborateurs de cette feuille. Ses articles y sont signés de deux astérisques.

C’est ainsi que Binet a pris date dans tous les genres qui vont désormais exercer sa plume, et il ne nous reste plus qu’à l’accompagner dans les directions diverses que suivra son infatigable activité.

M. le comte de Lambrechts, ancien ministre de la justice, avait laissé un legs de 2000 francs, comme prix à décerner, dans les deux années qui suivraient sa mort, au meilleur ouvrage sur la liberté des cultes. Le légataire universel de M. de Lambrechts remit cette somme à la Société de la morale chrétienne, qui s’empressa d’ouvrir un concours sur la question indiquée. Vingt-neuf mémoires furent envoyés ; celui de Vinet remporta le prix ; M. Guizot fut le rapporteur du concours et loua dignement l’ouvrage couronné[1].

Ce volume peu considérable offre, sous une forme déjà plus développée, bien que rudimentaire encore et indistincte, la plupart des éléments de la théorie que Vinet a soutenue plus tard sur les rapports du civil et du temporel. L’auteur regarde la liberté des cultes comme le complément nécessaire et indispensable de la liberté de conscience, de sorte que ce ne sont pas tant deux libertés qu’une seule et même liberté, la liberté religieuse. Il a soin d’ailleurs d’a-

  1. Mémoire en faveur de la liberté des cultes, par Al. Vinet. Paris 1826.