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Page:Scherer - Alexandre Vinet, 1853.djvu/30

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nètre dans son domaine et porte atteinte à la morale sociale.

Voici maintenant les conséquences particulières que tire l’auteur du principe posé : 1° Les membres de la société religieuse doivent être, à l’égard des droite civils et politiques, sur la même ligne que tout le reste des citoyens. 2° La société religieuse se gouverne elle-même avec une parfaite indépendance. 3° Le caractère religieux de certains actes civils, tels que le mariage et le baptême, est entièrement distinct de leur caractère et de leur validité civils. Le serment même peut être demandé, reçu, mais jamais imposé. 4° Le gouvernement cesse de faire instruire, de salarier et de surveiller les ministres du culte. 5° Enfin, le culte doit être public, afin qu’il ne puisse devenir dangereux ni pour la morale sociale ni pour l’État.

Un peu plus loin, l’auteur, combattant une opinion qu’il avait lui-même adoptée précédemment, revendique la liberté, non-seulement pour le culte chrétien, mais pour tous les cultes sans exception.

Il termine en examinant quelle est l’application possible des principes dans l’état actuel des choses, c’est-à-dire dans le système encore dominant des religions d’État. La séparation absolue de la société religieuse et de la société civile, voilà, selon lui, ce qu’exigent la rigueur des raisonnements, l’intérêt de la religion et celui de l’humanité. Toutefois, l’auteur ne désire point de révolution brusque et subite à cet égard ; il est prêt à attendre et il se contente de demander, pour le moment, que l’état civil des individus ne dépende