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Page:Scherer - Alexandre Vinet, 1853.djvu/43

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toutes les existences comme pour tous les droits. » La Gazette répondait par une distinction entre la liberté de conscience et la liberté des actes extérieurs ; elle affirmait que partout la direction du culte public appartient à la haute police de l’État, que la société doit veiller à la pureté et à l’unité de ce culte, que permettre au premier insensé de former une secte, c’est, en doctrine, appeler l’hésitation, puis le doute, et, en politique, attirer les discordes et préparer les révolutions.

C’est alors que Vinet intervint au nom des principes sacrés de la liberté religieuse. Vers le milieu du mois de mars, il envoya à son ami, M. Monnard, quelques pages destinées au Nouvelliste, mais qui, sur le refus de ce journal, furent imprimées à part[1]. L’auteur y relevait avec une vivacité singulièrement éloquente les imprudentes assertions de son adversaire. « Vous dites que la direction du culte appartient à l’État : où en est la preuve ? Vous dites que la société doit veiller à l’unité du culte : mais elle doit donc veiller aussi à l’unité des opinions ; elle doit donc nier la conscience, ce qui est impie. Vous dites que le citoyen qui brave la loi est un rebelle : mais il est une loi au-dessus de la loi, et telle révolte qui est un devoir. Vous raillez des sectaires sans titre, sans vocation : ainsi furent les apôtres, ainsi ont été les réformateurs ».

Soigneux de rechercher dans les écrits de Vinet

  1. Observations sur l’article sur les sectaires, inséré dans la Gazette de Lausanne du 13 mars 1829 (sans nom d’auteur et sans titre) ; 12 pages in-8o. Imprimé à 1000 exemplaires et rapidement écoulé.