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Page:Scherer - Alexandre Vinet, 1853.djvu/64

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fut rejeté. Ce fut un grave échec pour une cause qui devait passer encore à travers d’étranges vicissitudes dans le canton de Vaud. Vinet n’avait rien à ajouter aux considérations présentées dans ses Idées ; il avait élevé la voix avant le vote, avant la rédaction ; il crut devoir se taire après une décision qui assurément n’affligea aucun citoyen plus que lui.

Au milieu de tant de travaux, la santé de Vinet était toujours singulièrement chancelante. En 1835, il eut une maladie de plusieurs mois qui inspira de vives inquiétudes à ses amis.


II.

Bâle était devenu pour Vinet une seconde patrie. Son caractère, son enseignement, sa prédication avaient répandu autour de lui, comme un rayonnement, une influence chrétienne à la fois douce et pénétrante. Le mauvais vouloir avait fait place depuis longtemps à la confiance et au respect. Il avait formé des relations précieuses. Enfin le gouvernement chercha à le fixer complètement, en créant pour lui, en 1835, une chaire de littérature et d’éloquence françaises. Jusque-là, attaché au gymnase et au collège seulement, il n’avait pu faire de cours à l’université qu’en qualité de professeur extraordinaire. Cependant les autorités vaudoises désiraient, de