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idées et l’ingénieux bon sens des vues. Il y a plus de lumière dans ces quelques pages que dans les dissertations de beaucoup de théologiens de profession sur le même sujet. Vinet est toujours un chercheur, jamais un avocat ; il n’a d’autre parti pris que le besoin de vérité en toutes choses ; de là son bonheur dans toutes les questions. Rien d’exagéré, car l’exagération est déjà un mensonge, partant rien de faux. Pas l’ombre d’esprit de parti, pas même de cet esprit de parti qu’inspire une question résolue, qu’entraîne une vérité reconnue. Il ne lui suffit pas de posséder le vrai, il veut le posséder et le produire avec cette mesure qui est elle-même un élément du vrai. Rien de plus bienfaisant. Hélas ! rien de plus rare.

La loi ecclésiastique de 1839 devait être exécutoire à partir de 1841. Vinet ne crut pas pouvoir accepter le régime auquel elle soumettait l’Église ; il renonça, à la fin de 1840, à la qualité de membre du clergé vaudois et il fit part des motifs de sa détermination dans une lettre adressée à la Classe de Lausanne.

Nous arrivons à l’histoire de l’un des principaux écrits de notre auteur.

En 1833, M. de La Rochefoucauld, président de la Société de la morale chrétienne, mit à la disposition de cette société une somme de 500 fr., comme prix d’un concours sur la question suivante : « Est-ce un devoir pour tout homme de chercher à se former une conviction en matière de religion et d’y conformer tou-