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Page:Scherer - Alexandre Vinet, 1853.djvu/91

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uns dans le volume des Méditations, et bien des lecteurs penseront que le dialogue intitulé Hermas et Onésime n’est pas le moindre des écrits de l’auteur.

Si nous venons de dépasser la limite de l’époque qui doit nous occuper en ce moment, on nous permettra sans doute aussi de revenir un peu en arrière pour parler des poésies religieuses de Vinet. Il en a écrit, je crois, un assez grand nombre, mais il n’a guère publié que celles qui se trouvent dans les Chants chrétiens. La première édition de ce recueil, en 1834, en renfermait sept ; quelques autres sont venues s’y ajouter depuis. Ces poésies sont singulièrement précieuses comme renfermant l’expression la plus intime des sentiments les plus profonds de l’écrivain. « C’était, nous dit une personne qui lui tenait de très près, c’était sa seule manière de me communiquer ce qui se passait au fond de son âme. » Le morceau : Pourquoi, Seigneur, pourquoi mille doutes pénibles, peut n’être pas un cantique, mais c’est une révélation sur des luttes cachées. En général, les caractères de l’hymne manquent aux vers de l’auteur. Les habitudes de la réflexion viennent souvent à la traverse de l’inspiration. Le n° 3 (édit. de 1845) : Du stérile figuier que sécha ta parole, est trop didactique. Le n° 122 : Il est aisé de te haïr, renferme des beautés d’un ordre élevé, mais il est trop plein d’analyse psychologique. C’est un fragment des Essais de philosophie morale mis en vers. Au reste, de la part de Vinet, nous comprenons encore moins les fautes de goût, et