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Page:Scherer - Diderot, 1880.djvu/128

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DIDEROT.

je deviens l’apologiste de la méchanceté ; j’aurai trahi la cause de la vertu, j’aurai encouragé l’homme au vice. Non, je ne me sens pas bastant pour ce sublime travail ; j’y consacrerais inutilement toute ma vie »[1].

Je crois bien qu’il faut faire la part de la rhétorique dans ce passage, et aussi celle de l’esprit de contradiction. Diderot s’échauffe volontiers dans la controverse, et se laisse alors emporter, non seulement aux assertions extrêmes, mais aux déclarations solennelles, aux périodes ronflantes. Il y a de cela dans les lignes que je viens de citer, comme aussi dans le célèbre passage contre La Mettrie, où il compare la morale avec un « arbre immense dont la tête touche aux cieux et les racines pénètrent jusqu’aux enfers, où tout est lié,

  1. Réfutation d’Helvétius.