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Page:Scherer - Diderot, 1880.djvu/62

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miration dont je devais être tout saisi. Il m’épargne également les longs détours d’une conversation qu’il fallait absolument amener aux vers et à la prose. A peine il en est question, il se lève, ses yeux se fixent sur moi, et il est très clair qu’il ne me voit plus, du tout. Il commence à parler, mais d’abord si bas et si vite que, quoique je sois auprès de lui, quoique je le touche, j’ai peine à l’entendre et à le suivre. Je vois dans l’instant que tout mon rôle dans cette scène doit se borner à l’admirer en silence, et ce parti ne me coûte pas à prendre. Peu à peu sa voix s’élève et devient distincte et sonore ; il était d’abord presque immobile, ses gestes deviennent fréquents et animés. Lui, qui ne m’a jamais vu auparavant, lorsque nous sommes debout m’environne de ses bras ; lorsque nous sommes assis, il frappe sur ma