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Page:Scherer - Diderot, 1880.djvu/66

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mages à sa bienfaitrice, « Votre Diderot, écrit celle-ci, est un homme bien extraordinaire ; je ne me tire pas de mes entretiens avec lui sans avoir les cuisses meurtries et toutes noires ; j’ai été obligée de mettre une table entre lui et moi pour me mettre, moi et mes membres, à l’abri de sa gesticulation. »

Il est impossible que ce bouillonnement perpétuel de pensées et de passions qui se faisait dans la tête et dans le cœur de Diderot, et qui se trahissait dans ses écrits par tant de verve et dans sa conversation par tant de saillies, ne se fît pas sentir dans sa conduite privée, dans toute l’habitude de sa vie. Nous avons à cet égard le témoignage de sa fille même, madame de Vandeul : « Mon père faisait des épîtres dédicatoires pour les musiciens, j’en ai deux ou trois ; il faisait un plan de comédie pour celui qui ne savait