Page:Schiffmann - Die Entstehung der Rittergrade, 1882.djvu/198

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entre les mains des infideles. Il lui confia enfin que les deux colonnes qui ornoient le chœur du Temple à l’entrée du tombeau des Grands Maîtres étoient creusés et renfermoient des grands tresors accumulées des espargnes de l’ordre et versées successivement dans les colonnes, dont on pouvait demonter les chapitaux et en tirer les fonds. Ces declarations faites Molay fit jurer Beaujeu de sauver le tout et de le conserver à l’ordre jusqu’à la fin du monde ; l’embrassa pour la dernière foix et se prepara à subir le sort qui l’attendoit.

Des que Molay fut expiré Beaujeu se mit en devoir de s’acquitter de ses engagements. Il s’assura 9 chevaliers, restes infortunes échappés au fureures de la persecution et aux terreurs des supplices ; il mêla son sang avec celui de ces freres et fit vœux de propager l’ordre sur le globe tant qu’il se trouveraient neuf architectes parfaits.

Il alla demander au Philipp la permission d’enlever du tombeau des Grands Maîtres le cerceuil du Grand Maitre Beaujeu son oncle paternel et predecesseur de Molay et l’ayante obtenue il descendit avec ses freres dans le tombeau des Grands Maîtres et fit emporter le cerceuil, qui au lieu des cendres de son oncle renfermoit la caisse d’argent, dont il a été fait mention. Il fit enlever aussi les tresors contenus dans les deux colonnes et fit transporter le tout au lieu de sureté. Il est probable que ce fut à Chypre ou residoit l’Archimandrit ou Patriarche avec le Grand chapitre clerical de l’Ordre.

Après s’etre acquitté avec succes de ces premières vœux Beaujeu et les 9 freres restituerent l’ordre dont