Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/104

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ni ce qu’il fait dans cet intervalle. Personne n’ose l’interroger là-dessus, moins encore le suivre. Au moment où sonne l’heure fatale, les traits de son visage se décomposent d’une manière si effrayante, que l’homme le plus courageux n’oserait le fixer, ni lui adresser la parole. Un silence profond succède alors tout à coup à la conversation la plus animée : on attend son retour avec un respect mêlé d’effroi, sans que personne ose ni se lever de sa place, ni ouvrir la porte par laquelle il est sorti.

Mais, demanda l’un de nous, ne remarque-t-on rien d’extraordinaire chez lui à son retour ? —

Rien, sinon un peu de pâleur et d’abattement, à peu près comme