Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/122

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mesure qu’il acquérait lui-même de nouveaux droits à son estime. C’était avec une douleur profonde que Lorenzo remarquait le chagrin qui consumait les jours de la jeune comtesse ; une tendre compassion prit par degrés la place de l’indifférence dans son cœur, et la violente passion qui remplaça ce premier sentiment, lui rendit bien pénible l’exercice d’une vertu qui avait été jusqu’alors sans exemple. Dans cette situation, imposant silence à son amour, et ne prenant conseil que de sa seule générosité, il résolut de protéger cette innocente victime d’un amour malheureux, contre les persécutions de sa famille. Tous ses efforts furent vains, ainsi que ses sacrifices ; chaque victoire qu’il rem-