Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Obligé d’étendre ses idées dans la mesure de la sphère où ces circonstances l’avaient porté, il rougit des limites étroites dans lesquelles il les avait tenues jusque-là circonscrites ; et, s’apercevant à regret combien toutes ses notions étaient mesquines et bornées, il sentit le besoin de leur donner plus d’élévation et d’étendue. La forme surannée de son esprit, qui présentait d’ailleurs les côtés les plus estimables, contrastait en effet assez fortement dans la société, avec les idées reçues. Il était quelquefois si étranger aux objets les plus communs, que son ignorance l’exposait au ridicule ; et le ridicule était, de toutes les armes dont on pouvait se servir contre lui, celle qu’il craignait davantage.