Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/197

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Certaines vérités dangereuses, pensait-il, ne pouvaient être déposées plus sûrement qu’entre des mains obligées par état à la décence, et assez habiles pour peser et balancer soigneusement les opinions opposées. Ici, le prince paraissait oublier que le libertinage d’esprit et de mœurs, dans les personnes de cet état, se portait d’autant plus facilement à l’excès, qu’il avait un frein de moins à briser ; et c’était le cas du Bucentaure : la plupart des membres de cette société déshonoraient non-seulement leur état, mais l’humanité même, par les erreurs d’une détestable philosophie, et par une conduite digne d’une tel guide. Une égalité absolue présidait à cette réunion ; toute marque dis-