Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/44

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Les dames se précipitèrent après lui, en jetant des cris de frayeur ; le musicien suivit ; le chanoine allemand ronflait sur sa chaise ; le Russe resta tranquillement à sa place.

Votre dessein a été, sans doute, de le punir de ses fanfaronnades ? dit le prince aussitôt qu’ils furent sortis ; ou auriez-vous peut-être l’intention de nous tenir parole ?

Cela est vrai, répondit le Sicilien, c’est une plaisanterie que j’ai voulu faire à l’abbé ; je l’ai pris au mot, parce que je savais bien qu’il ne soutiendrait pas la gageure… Au reste, la chose est trop sérieuse en elle-même pour ne la traiter qu’en plaisantant.

Vous convenez donc, reprit le prince, que vous en avez le pouvoir ?