Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/64

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dissipée, la figure avait disparu. J’ouvris le volet ; il était jour.

Le magicien revint alors de son évanouissement. Où sommes-nous ? s’écria-t-il en voyant la lumière. L’officier russe était derrière lui : Malheureux ! lui dit-il d’une voix effrayante, tu ne conjureras plus d’esprits.

Le Sicilien, se tournant à ces mots, regarde fixement l’officier ; puis, jetant un cri perçant, il se précipite à ses pieds.

Tous nos yeux se portent à l’instant sur l’officier russe : le prince reconnut sans peine en lui les traits de son Arménien, et les paroles qu’il allait prononcer expirèrent aussitôt sur ses lèvres. Etonnés et muets, nous fixions des yeux immobiles sur