Aller au contenu

Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vénement, on s’empressait autour de lui, il cherchait des yeux Biondello, impatient de deviner dans ses regards les nouvelles dont il était porteur. Biondello n’apportait rien, et la somme était perdue.

Cet argent, au reste, est passé dans des mains qui en avaient le plus grand besoin. Quelques excellences qui, disait-on, allaient elles-mêmes au marché, en bonnet de sénateur, chercher un frugal dîner, entraient chez le prince comme des mendiants, et en sortaient quelquefois à leur aise. Voyez, me disait Civitella en me les faisant remarquer, combien de pauvres gens trouvent leur compte aux sottises d’un homme d’esprit ! J’aime cette manière d’avoir une absence ; elle est digne d’un