Aller au contenu

Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

paraissaient échapper malgré elle à l’ingénue Séraphina : c’est ainsi qu’il découvrait qu’elle avait été élevée dans un couvent en Flandre ; que long-temps elle avait ignoré à qui elle devait le jour ; que le plus aimable des pères s’était enfin fait connaître à elle, et lui avait promis un protecteur puissant dans un ami qu’il voulait lui amener.

Eh bien, dit le prince, qui fut frappé comme d’un trait de lumière, ce père… cet ami… au nom du ciel, parler ; dites-moi… —

Je n’ai plus revu mon père, répondit-elle avec un accent douloureux ; son ami n’a jamais paru ; une nuit impénétrable a couvert leur destinée, et sans doute ils ne sont plus. Si la cruelle mort m’eût privée