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Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/174

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davantage. Mais pour prix de cet aveu, pour prix de ma vie, pour que je meure en paix, accordez-moi de mourir avec l’espoir de vous retrouver dans le séjour où je vais vous attendre, si vous écoutez ma prière, si vous jurez devant ce ministre des autels de vous convertir à la seule et vraie religion.

Le prince, à genoux à côté du lit, inondé de larmes, baisait avec transport sa main, et ne lui répondait pas. Elle la retira, la tendit au prêtre : il y plaça le crucifix. Après l’avoir porté à sa bouche, elle le présenta au prince. Au nom de ce Dieu mort pour nous, lui dit-elle avec un dernier effort, adorez-le ; mon pardon m’est promis si j’obtiens cette victoire. Eh, quel pardon !