Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/50

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pour nous comme une tendre mère ; chérissons-le, comme celle-là est chérie de ses enfants.

— Mon prince... il fut un temps où vous connaissiez des avantages moins fugitifs !...

— Ah ! faites que ce château de nuages se fixe à ma vue ; avec quel empressement mes bras s’étendront encore vers lui ! Mais quel plaisir puis-je trouver à faire le bonheur d’apparitions qui demain doivent s’évanouir avec moi ? Tout se presse, tout s’enfuit autour de moi ; chacun pousse son voisin pour se hâter de boire quelques gouttes à la source de l’existence, et s’en va ensuite en les savourant. Dans ce moment même, où je jouis du sentiment agréable de mes forces, plus d’un ê