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Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/78

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l’absence. Comment un seul instant peut-il donc faire de l’homme deux êtres si différents ? Il me serait aussi impossible de revenir aux projets et aux plaisirs qui m’occupaient encore hier matin, que de retourner aux jeux de mon enfance. Depuis que je l’ai vue, depuis que son image habite ici, je ne connais qu’un seul sentiment ; il m’occupe tout entier, il absorbe toutes les pensées de mon âme. Non, c’en est fait, je ne pourrai jamais aimer qu’elle ; rien d’autre dans ce monde ne peut plus faire impression sur moi.

Songez cependant, mon prince, lui dis-je, dans quelle disposition d’esprit vous vous trouviez quand vous fûtes surpris par cette apparition, et com-