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LE BOUDDHISME AU TIBET

où ils sont placés à côté des plus illustres des dieux et des prêtres indiens et tibétains. On trouve des prières à ces Bouddhas dans presque tous les livres de liturgie tibétaine, ou recueils de prières journalières, tels que le Rabsal, « principale clarté », et Zoundoui, « collection de charmes, ». Le nombre des Bouddhas auxquels on s’adresse n’est pas limité à trente-cinq ; dans l’une de ces suppliques, dont la traduction compose le chapitre XI, j’en ai trouvé cinquante et un ; on connaît aussi chez les bouriats des traités tibétains où se trouvent plus de trente-cinq Bouddhas de Confession. Sākyamouni est un de ces Bouddhas ; dans la prière que je viens de citer, il est appelé de son nom tibétain Sākya-Thoub-Pa et se trouve le trente-septième sur la liste ; il est dit que « si on prononce ce nom une seule fois, on est purifié de tous les péchés commis dans les existences antérieures ». Dans les images sacrées représentant les Bouddhas de Confession, sa figure est toujours au centre et la plus remarquable de toutes ; les trente-quatre autres sont plus petites et rangées au-dessus de sa tête. Dans un tableau suspendu dans le temple de Gyoungoul à Gnary Khorsoum, les images de divers personnages sacrés sont ajoutées aux trente-cinq Bouddhas.

Parmi ces figures additionnelles, les personnages revêtus du costume des anciens prêtres indiens sont les seize Nétans (sanscrit Stavirās), qui, suivant les livres saints, avaient déjà visité Ceylan, Kashmir et le versant sud de la chaîne de Kailāsa ou Trans Sātledje, peu après la première convocation des bikshous qui suivit immédiatement la mort de Sâkyamouni, et avaient répandu dans ces contrées les théories bouddhistes[1]. Six autres prêtres en habit de lamas tibétains ont quelques mots écrits au-dessus d’eux, soit : Dje Tsonkhapa ; Proulkou thongva dondon ; Khétoup sangye ; Jampaidjan lhai thama shesrab od ; Khetoub chakdor gyatso ; Groubchen tsoulkhrim gyatso. Tsonkhapa, le célèbre lama (né en 1355 avant Jésus-Christ) est honoré du titre de révérence, ṛdje ; Thongva dondon (Proulkou, le mot qui procède son nom, signifie incarnation) est né en 1414 ; Khetoup sangye est sans doute le Khetoup pal-gyi senge de Csoma (né en 1535) ; Tsoulkhrim gyatso (groub-

  1. Voyez leurs noms tibétains dans Schiefner, Tibetanische Lebens-Bechreibung Sākyamuni’s. Note 43. — Csoma, As. Res., vol. XX, p. 439, donne d’autres noms à plusieurs d’entre eux. Les Nétans jouissent d’une grande réputation parmi les Tibétains, qui récitent dans différents cas un hymne en leur honneur, intitulé : Netan choudrougi todpa, louanges des seize Nétans. La bibliothèque de l’Université de Saint-Pétersbourg en possède une copie.