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LE BOUDDHISME AU TIBET

la boîte sacrée au moment de la prononciation des bénédictions » ; ceci se rapporte aux cérémonies usitées pour l’inauguration des édifices religieux et aussi aux bénédictions prononcées dans ces occasions solennelles. Leurs effets sur le salut de l’homme et les avantages que les habitants des monastères tireront de leur répétition sont de nouveau signalés. Cette feuille se termine par quatre Dharānis.

Cette adresse s’intitule elle-même un Mahāyāna-Soutra (tib. Thegpa chen-poi do), nom sous lequel nous l’aurions nous-même classée d’après sa nature[1]. Il faut particulièrement noter, comme une preuve évidente qu’elle a été composée à la période de modification mystique du bouddhisme[2], l’invocation des Bouddhas imaginaires et l’admission de l’influence magique des prières sur les divinités implorées. Nous sommes aussi en droit de la considérer comme une traduction d’un ancien ouvrage sanscrit, puisque son titre est sanscrit.

Les noms personnels des Bouddhas et les expressions tibétaines expliquées dans les notes sont reproduits exactement et ne sont pas répétés dans le glossaire des termes tibétains, appendice B, s’ils se rencontrent dans le texte ; on trouvera dans le glossaire l’orthographe native des autres mots.

TRADUCTION DE LA PREMIÈRE PARTIE

« Dans la langue sanscrite[3]…… Honneur aux Bouddhas sans tache, qui tous suivirent le même chemin[4]. En tibétain : repentir de tous les péchés (ou ṣdig-pa-thamṣ-chad-ḅshagṣ par) ».

  1. Sur les signes caractéristiques d’un Mahâyâna Soutra, voyez Burnouf, Introduction, p. 121.
  2. Les Soutras Phal-po-ckhe et Rim-pa-lnga, qui sont cités pour des détails sur plusieurs Bouddhas sont contenus dans le Kanjur.
  3. Mon original est détérioré en cet endroit, et le nom sanscrit est illisible. Il y a une curieuse habitude, qui ne se trouve pas dans les traductions européennes, c’est que les livres traduits du sanscrit ont fréquemment deux titres, le titre sanscrit et le tibétain. Quelques grands ouvrages du Kandjour ont aussi reçu un titre additionnel dans le dialecte tibétain appelé Doulva-Zhi, « la base de la discipline religieuse ».) Voyez Csoma, Analysis, As. Res., vol. XX, p. 44.
  4. Dans l’original Na-mo-sarva-bi-ma-la ta-thâ-ga-ta-boud-dha. Ces mots sont tous sanscrits. Tathagata, en tibétain De-bzhin, ou plus complètement De-bzhin-gshegs-pa, est une épithète des Bouddhas qui sont apparus sur la terre, impliquant qu’ils ont agi comme leurs prédécesseurs. Comparez, page 2, note 1, dans la suite, je traduirai De-ḅzhin-g̣shegṣpa, par son équivalent sanscrit tathagata ; la reproduction littérale rendrait la phrase trop longue. Des sentences semblables commencent les traités religieux ; le Kandjour par exemple, dans sa première page, a trois images représentant Sâkyamouni avec son fils à sa gauche et l’un de ses principaux disciples à droite ; la légende suivante est écrite sous chacun d’eux :