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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

J’adore le Tathâgata Pad-mo-shin-tou-ṛgyaṣ-pa, qui habite le Pays-Bouddha Phyīr-mi-ḷdag-pa’i-’khorlo-rab-tou-ṣgrog-pa.

J’adore le Tathâgata Chhos-kyi-ṛgyal-ṃtschan, qui habite le Pays-Bouddha ṛDoul-med-pa.

J’adore le Tathâgata Seng-ge-ṣgra-ḍbyangṣ-ṛgyal-po, qui habite le Pays-Bouddha ṣGron-la ḅzang-po.

J’adore le Tathâgata ṛNamṣ-par-ṣnang-ṃdzad-ṛgyal-po[1], qui habite le Pays-Bouddha ’Od-zer-bsang-po.

J’adore le Tathâgata Chhos-kyi-’od-zer-gyi-ṣkou-pad-mo-shin-tou-ṛgyas-pa, qui habite le Pays-Bouddha Da’-bar-ḍka’-ba.

J’adore le Tathâgata ṃNgon-par-ṃkhyen-pa-thamṣ-chad-kyi-’od-zer, qui habite le Pays-Bouddha ṛGyan-dang-ḷdan-pa.

J’adore le Tathâgata ’Od-mi ’khrougṣ-pa, qui habite le Pays-Bouddha Me-long-gi-ḍkyil-’khor-ṃdog-’dra.

J’adore l’illustre ṣNying-po, qui habite le Pays-Bouddha Padmo, dans cette pure région où demeure le victorieux, le Tathâgata qui a subjugué son ennemi, le très pur, parfait Bouddha Ngan-’gro-thamṣ-chad-ṛnam-par-’jomṣ-pa-’phagṣ-pa-g̣zi-ḅṛjid-ṣgra-ḍbyangṣ-kyi-ṛgyal po. »

Toutes ces histoires des Bouddhas sont contenues dans le Soutra Phalpo-chhe[2].

J’adore aussi le Bouddha Sakya-thoub-pa, qui est né trente millions de fois[3] ; son nom prononcé une seule fois purifiera de tous les péchés commis dans des existences antérieures.

  1. En sanscrit, Vairochâna, nom d’un Bouddha fabuleux regardé comme le Dhyani Bouddha du premier Bouddha humain qui enseigna la loi dans le monde actuel. Voyez Burnouf, Introduction, p. 117.
  2. Comp., p. 79 ; Vairochana est le seul Bouddha que cite Csoma dans l’Analyse de ce Soutra (ṛnam-par-ṣaang-ṃdzad).
  3. Allusion aux nombreuses incarnations de Shakya-thoub pa ou Sâkyamouni. le fondateur du bouddhisme ; comme tous les candidats à la dignité de Bouddha avant leur élévation finale, il avait traversé d’innombrables temps d’éprouvés, pendant lesquels le mérite doit croître et s’accumuler par des travaux extraordinaires. La vie des Bouddhas dans leurs existences antérieures est racontée en détail par les livres sacrés nommés Jâtâkas ; beaucoup de ces récits sont identiques aux fables du Grec Ésope. Hardy, Manual of Buddhism, page 296 ; Burnouf, Introduction, pages 61, 555. Les précédentes naissances de Sâkyamouni, d’après les livres sacrés, seraient au nombre de 500 ou 550. Upham, History and doctrine of Buddhism, vol. III, p. 293 ; Foucaux, Rgya tcher rol pa, vol. II, p. 34 ; Hardy, Manual, l. c ; mais beaucoup de phrases tentent à établir leur infinité, et le Bouddha lui-même a dit : « Il est impossible de compter les corps que j’ai possédés, » Foe Koue ki, pages 67, 348. Le nombre donné dans le texte d’après cette dernière croyance et le terme Khrag peuvent être une abréviation de Khrag-khrig, « centaine de mille millions », qu’on emploie pour désigner un nombre infiniment grand. Voyez Dictionnaire de Csoma, voce Khrag-khrig.