Page:Schlagintweit - Le Bouddhisme au Tibet.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
ANNALES DU MUSÉE GUIMET

découpé pour laisser voir l’image du dieu tutélaire. Celles de cuivre sont formées de deux parties qui s’adaptent l’une à l’autre comme le couvercle et le dessous des boîtes ; mais les charnières sont remplacées par des anneaux, dont l’un au moins s’attache aux deux parties. Un cordon ou un morceau de cuir peut y être passé et sert à pendre la boîte ainsi qu’à la fermer.

On met dans ces boîtes des reliques, des images de divinités, des objets redoutés des mauvais esprits et des charmes[1]. J’ai eu l’occasion d’en examiner de différentes sortes ; en voici la description :

1. Une boîte carrée en bois, venant de Gyoungoul, Gnary-khorsoum. La boîte était recouverte en cuivre. Dans l’intérieur, sur un des côtés, était gravée une des déesses Dolma (voyez page 42), qui protège contre l’amaigrissement, avec Chenresi à sa gauche (voyez page 56) et Amitabha à sa droite (voyez page 36).

Le côté opposé montre Sâkyamouni avec les mêmes divinités.

2. Une boîte de bois en forme de feuilles, peinte en jaune avec des nuages rouges. Elle renfermait une figure de Shindje (voyez page 58) en argile teintée ; au fond de la boîte se trouvait une petite médaille en pâte d’orge durcie, représentant Tsonkhapa (voyez page 44) ; elle avait un demi-pouce de diamètre et était enveloppée d’un papier couvert de charmes.

3. Une boîte ronde en cuivre avec des charmes et une médaille de Tsonkhapa toute pareille à la précédente, couverte de peintures d’or.

4. Trois boîtes coniques en cuivre attachées à un cordon : celle du milieu renfermait une figure de Tsepagmed-Amitabha (voyez page 81) qui accorde la longévité ; il s’y trouvait aussi une pièce de cuivre représentant une foudre, enveloppée dans un morceau d’étoffe rouge, comme protection contre les effets du tonnerre. Dans la plus petite boite étaient plusieurs brins de papier couverts de sceaux du Dalaï Lama, imprimés en rouge, ce qui est une protection contre la mort par immersion ; il s’y trouvait aussi des grains d’orge et de la terre. La troisième boîte contenait plusieurs figures de Lha-Dolma et de Tsonkhapa (toutes soigneusement pliées dans des morceaux de soie rouge) alternant avec des papiers-charmes.

  1. Voyez sur les charmes, Csoma, Journ. Asiat. Soc. Beng., vol. IX, page 905.