d’un toit conique. D’autres consistent en un cube entaillé de plusieurs degrés, soutenant un corps angulaire en forme de cloche ; ces chortens ressemblent beaucoup aux anciens stoupas.
Les matériaux employés pour la construction des chortens en plein vent sont des pierres grossières, des briques[1], ou de l’argile ; ils sont presque toujours en maçonnerie massive. — Les faces extérieures sont enduites d’une grande épaisseur de mortier, coloré en rouge avec des briques pilées. Sur le mortier sont tracées des moulures comme celle des panneaux de portes en Europe ou de simples ornements au trait. Une fois seulement à Gyoungoul, Gnary-khorsoum, mon frère Adolphe vit un chorten creux en forme de tour, construit avec des planches. Il était tout près du monastère et n’était peut-être qu’une enveloppe pour un chorten plus petit semblable à ceux que Gérard avait vus à Kanawour[2], où ils sont ouverts sur le devant ; tel n’est pas le cas pour celui de Gyoungoul, qui a quatre faces sans ouvertures.
La hauteur des chortens varie ordinairement de 8 à 15 pieds ; quelques-uns sont beaucoup plus élevés et atteignent jusqu’à 40 pieds. Ceux qui se trouvent dans les temples sont de métal fondu, ou plus souvent encore d’argile mélangée de paille hachée ; quelquefois ils sont en bois sculpté ; mais alors il est rare qu’ils dépassent 4 pieds de hauteur ; souvent même ils n’ont que quelques pouces.
Mani, mot d’origine sanscrite, signifiant « une pierre précieuse[3], » naturalisé en tibétain, s’emploie pour désigner des murs d’environ 6 pieds de liant et de 4 à 8 d’épaisseur ; mais leur longueur est bien plus variable. Le plus grand que nous connaissions jusqu’à présent est situé sur la route qui des bords d’Indus conduit à Leh ; d’après Cunningham il a 2200 pieds de longueur[4]. Hermann en trouva deux autres, à Leh même, d’une longueur de 459 et de 486 pieds. Il en mesura aussi un autre à Mangnang près de Dar-