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Page:Schlagintweit - Le Bouddhisme au Tibet.djvu/239

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LE BOUDDHISME AU TIBET

1. Le Dordje, en sanscrit Vadjra. On ne peut mieux le comparer qu’à quatre ou huit cerceaux métalliques réunis de façon à former deux ballons ; leur axe central est un bâton cylindrique dont les pointes dépassent les anneaux. Dans les dessins on ne voit que deux cerceaux, les deux autres, par défaut de perspective, se confondent absolument avec l’axe. On voit aussi dans les dessins des Dordjes à un seul ballon, que, pour les distinguer, j’appellerai, quand nous les rencontrerons, demi-Dordjes.

2. Le Phourbou, « le clou » ; ils sont ordinairement trois réunis en un triangle, et attachés à un manche qui se termine par un demi-Dordje.

3. Le Bechon, « la massue ou bâton pesant » ; bâton à peu près de la hauteur d’un homme, avec le trident, Tsesoum, en sanscrit Trisoula, à un bout et un demi-Dordje à l’autre.

4. Zhagpa, « le piége, » pour prendre les démons.

5. Le vase à boire, Kapāla, crâne humain rempli de sang, dans lequel Lhamo a bu le sang de son fils. Ces crânes servent aussi de vases à offrandes dans certaines cérémonies religieuses.

INDICATIONS TIRÉES DES MESURES

À propos de l’énumération des beautés des Bouddhas, nous sommes naturellement conduits à penser aux formes plastiques données à leurs images et à celles des personnages sacrés d’un ordre inférieur. Au Tibet ces considérations sont d’autant plus dignes de notre attention que le pays est habité par une race totalement différente des races indiennes.

Mes frères se sont particulièrement attachés, dans leurs recherches ethnologiques, à prendre des empreintes faciales[1], moulées sur le vif par un procédé mécanique, et à définir, par des mesures minutieuses des différentes parties du corps, le caractère physique général de chaque tribu ; il leur a été permis de prendre aussi des mesures des statues de Bouddhas et autres sculptures représentant les divinités, etc., qui se trouvaient dans les temples. Ces mesures ont été pour moi une heureuse mine de matériaux qui, joints à l’ana-

  1. La série entière comprend deux cent soixante-quinze empreintes faciales, publiées en gravures sur métal par J.-A. Barth, de Leipsig. On remarque dans cette reproduction quatre teintes de couleurs différentes, correspondant aux principales variations de teint.