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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

suspendent dans leurs maisons ou le portent comme amulette la force de résister aux tentations de pécher inspirées par les esprits du mal. Ce talisman est rond, comme on peut le voir planche XXIX. Au centre est un petit cercle intérieur ; dans un second cercle plus large est dessinée une étoile, et dans les huit compartiments formés à l’intérieur de cette circonférence par les angles de l’étoile sont inscrits les noms des esprits ennemis. En dehors des circonférences un homme et une femme sont représentés, les mains de l’un attachées par des chaînes aux pieds de l’autre.

Cette planche est la reproduction d’une gravure sur bois ; ce bloc avait tellement servi que sa finesse originale a tout à fait disparu, et que le bois est fendu.

5. Figure magique Phourbou

Le Phourbou, littéralement, « cheville, épingle ou clou », est dessiné en triangle sur un papier couvert de charmes ; le manche a la forme d’un demi-Dordje.

Les bouddhistes attribuent au Phourbou la propriété d’empêcher les démons de nuire, ou de les chasser s’ils ont déjà exercé leur influence pernicieuse. On croit que la simple présence du mot Phourbou empêche les démons d’entrer dans les maisons ou de nuire à ceux qui le portent en amulette ; la sentence Phour-boui-dab-vo, « je te traverse avec le clou », est répétée dans plusieurs livres qui traitent des mauvais esprits[1] ; la pointe du Phourbou dirigée vers le côté où habitent les démons les chasse ou les détruit.

Ordinairement trois Phourbous entourés de flammes sont dessinés sur le même papier ; celui-ci est fixé sur un carton ou une planche mince. En cas de

  1. Dans le livre Doug-karchan, « pourvu d’une ombrelle blanche, » cette sentence est jointe aux noms des trente démons qui y sont cités.