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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

que ce Dharāni est dirigé principalement contre les esprits qui habitent l’air et contre la classe spécialement nommée ṛGjal-po ṛgyas-’gong-shin-dre-ṣron-dre.

Les Dharānis inscrits sur le manche à la jointure du triangle sont toujours adressés à Tamdin ; ceux qui remplissent le triangle peuvent varier, car celui qui fait faire un Phourbou peut demander des Dharānis dirigés contre tels démons qu'il suppose lui être particulièrement hostiles.

Les Phourbous les plus efficaces sont ceux dont les Dharānis sont composés par le Dalaï Lama et le Panchen Rinpoche ; ces Phourbous atteignent un prix très élevé quand ils sont authentiques.

C’est un important article de commerce pour les pèlerins mongols revenant du Tibet, qui ne manquent jamais d’affirmer que les Dharānis de leurs Phourbous sont de la composition du Dalaï Lama.

6. Cérémonies Thougdam Kantsaï[1]

Toutes les fois que l’on demande par des cérémonies l’assistance de l’un des nombreux Dragsheds, les prières récitées et les offrandes doivent suivre un certain ordre :

1. Cérémonies avec des hymnes glorifiant la puissance du dieu imploré, et énumérant ses attributs ; elles sont appelées Ngontog[2], « produire l’éminente intelligence. »

2. Description de la région où le dieu habite ; le terme technique est Chandren, « citer. »

3. Déposition des offrandes sur l’autel ; Chodpa, « sacrifice. »

4. Prières implorant la rémission des péchés ; cet acte s’appelle Shagpa, « repentir, confession. »

5. Kantsaï, la présentation des objets, « satisfaire. » Le mode d’offrande consiste à consacrer aux dieux les objets qui, dès lors, ne peuvent plus servir aux usages particuliers.

Les offrandes sont quelquefois des animaux vivants et des armes ; l’un des principaux objets est une flèche à laquelle sont attachées des bandelettes de

  1. Thugṣ-dam, « prière » ; ḥshang, « rassasier, contenter » ; ṛdzas, « substance, richesse ».
  2. ṃNgon « clair, éminent » ; ṛtogṣ, « intelligence ».