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LE BOUDDHISME AU TIBET

augmenté la difficulté de pénétrer tous les détails. Nous y voyons (page 87) que dans la période de destruction de l’univers, la cérémonie Yangong sera plus fréquemment célébrée que les actes pieux qui procurent la rémission des péchés.

Les images de Dzambhala le représentent généralement entouré de huit autres dieux qui donnent aussi la fortune, qu’on appelle Namthosras ou en sanscrit Vaïsravanas ; ces personnages sont toujours représentés tenant dans la main gauche un rat avec un joyau dans sa bouche, symbole de fertilité. Dans tous les tableaux Dzambhala est représenté monté sur un lion blanc à crinière verte ; dans sa main droite il tient le Gyaltsan, en sanscrit Dhvadja, sorte de bannière flottante qui symbolise la victoire. Ses huit compagnons portent dans leur main droite : 1o une chose précieuse, en tibétain, Rinchen ; 2o le vase plat Lai boumpa (voyez page 160) ; 3o une petite maison à plusieurs étages, Khangtsig ; 4o une pioche ; 5o un glaive, Ralgri ; 6o la pierre précieuse, Norbou ; 7o un glaive, Ralgri ; 8o un couteau à fermoir, Digoug. Le récit détaillé des actions de ces dieux et de la signification des objets qu’ils portent, se trouve dans le livre Gyalpo chenpo namthosras chi kang shag dont l’Académie de Saint-Pétersbourg possède un exemplaire.

Mes frères ont vu une image où le Bouddha mythologique Dipankara (voyez page 83), en tibétain Marmedzad et un « Bouddha de médecine », en tibétain Manla, étaient associés à Dzambhala, au lieu de ses huit compagnons.

9. Cérémonies pour les cas de maladies

Les détails que nous offrons ici sont pris en partie dans le livre tibétain sur la médecine publié par Csoma, en partie basés sur les observations de mes frères.

Le livre tibétain[1] énumère trois causes principales de maladies et quatre secondaires. Les trois causes principales sont : 1o envie ou désir ; 2o passion

  1. Il est intitulé Gyout-zhi « le traité en quatre parties », et selon Csoma c’est le principal ouvrage de médecine au Tibet. On en verra l’analyse dans le Journ. As., Soc. Beng., vol. IV, pp. 2 à 29. Il n’est pas compris dans le recueil du Kandjour et du Tandjour, qui renferment plusieurs autres ouvrages sur la médecine. Voyez Wilson, Journ As., Soc. Beng. vol. I, p. 4. Gleanings in sciences, vol. III, p. 247. Pour plus amples détails sur la médecine, voyez aussi la description du Tibet dans le Nouv. Journ. As., vol. IV, p. 257. Trail « Kamaon » As. Res., vol. XVI, p. 222. Pallas, Mongol Völker, vol. II, p. 338.