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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

13. « Compter le suivant depuis les cinq. » (N° 13.)

14. « Compter depuis l’ami des cieux. » (N° 14.)

Arrivé à la conclusion de la partie descriptive de cet ouvrage, je me permets d’ajouter encore quelques remarques d’une portée générale sur les éléments que les recherches sur le bouddhisme ont fournis à l’étude de vestiges de monuments en Europe et surtout en Norvège, ainsi qu’à l’interprétation de termes mythologiques anciens. Le professeur Holmboe, de Stockholm, en comparant les tumuli et les longs murs qui se voient dans mainte partie de la Norvège, avec les Tôpes de l’Inde et de l’Afghanistan et les Chortens et les Manis du Tibet, a trouvé tant d’anologies surprenantes, qu’il a déclaré que, d’après son opinion, il était fort probable que les apôtres du bouddhisme avaient dû s’avancer jusqu’en Scandinavie, après avoir traversé les vastes provinces russes[1]. Chose encore plus extraordinaire, on a découvert que le bouddhisme a eu des prosélytes au Mexique jusqu’au treizième siècle ; l’évidence de ce fait découle des détails et des descriptions d’un auteur chinois qui vivait au quinzième siècle de notre ère, et qui parle « du pays éloigné dans lequel des hommes pieux, poussés par de violents orages, ont transporté les doctrines sacrées[2]. »


  1. Pour les détails, voyez Holmboe, Traces du bouddhisme en Norvège, p. 79. Holmboe dit que même le nom d’Odin ou Wodan, le dieu suprême de la mythologie allemande, peut se rapporter aux expressions bouddhiques et au mot sanscrit Budh et ses dérivés Bouddha, Bodhin, Bodhan, Bodhan. Déjà dans le sanscrit le B, se change en V, et l’élision du V serait très fréquente dans l’ancienne langue norvégienne dans les mots où il est suivi de O ou de U. Un court résumé, avec remarques critiques, de l’ouvrage de Holmboe, par Rajendralal Mitra, est donné dans Journ, As. Soc. Beng., vol. XXVII, p. 46.
  2. Voyez Neumann, cité par Lassen dans Indische Alterthums Künde, vol. IV, p. 749. Dans les États-Unis d’Amérique on a trouvé aussi des buttes artificielles si curieusement semblables aux tumuli de Norvège que les antiquaires américains ont suggéré qu’un peuple venant de Norvège aurait découvert l’Amérique vers l’an 1000 de notre ère. Rafn, cité par Holmboe, p. 23.