Page:Schlegel - Œuvres écrites en français, t. 1, éd. Böcking, 1846.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quittent selon leur propre caprice, ils nous causent d’affreux chagrins ; au contraire, lorsque nous y renonçons librement, ils nous laissent le bonheur immense de la tranquillité.

4.

Comme une mère est toujours pleine de pitié pour son enfant, soit qu’elle le caresse ou le frappe, tel est le maître de l’univers lorsqu’il récompense la vertu et châtie les fautes.

5.

Pensée frivole ! vous pénétrez dans les profondeurs ténébreuses, vous vous élancez jusqu’au-delà des cieux, vous parcourez tous les points de l’horizon : et dans ce vagabondage vous ne vous rappelez jamais cet être divin tout spirituel qui est caché au fond de l’âme ! Par qui serez-vous donc délivrée des liens de la matière ?

6.

La politique des rois prend des formes variées comme une habile courtisane : elle est franche et mensongère, hautaine et flatteuse, cruelle et compatissante, avare et généreuse, dépensant toujours et se procurant toujours de grands revenus.

7.

A la lueur d’une lampe, auprès de mon foyer, a la clarté des étoiles, de la lune et du soleil, loin des yeux de gazelle de ma bien-aimée, le monde est plongé pour moi dans les ténèbres.