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dans les Transactions de la Société royale de littérature du Royaume uni. (Vol. II. P. 2. Londres 1834.) Ces recueils in-quarto se distribuent aux membres de la Société, mais ils sont presque inconnus hors de l’Angleterre. La question que j’ai traitée remonte vers la plus haute antiquité, et touche par plusieurs points à l’histoire primitive du genre humain.

Dans le dernier article j’ai fait précéder ma lettre à M. Silvestre de Sacy d’une notice incomplète, seulement pour mettre les lecteurs au fait de l’état de la controverse, lorsque le célèbre orientaliste la prit en main. Dans son mémoire, feu M. de Sacy parla d’un ton si décisif et, pour trancher le mot, avec tant de morgue, comme s’il avait coulé à fond la question, de sorte que personne n’oserait plus refuser aux Arabes l’invention des Mille et une Nuits, J’ai pourtant eu cette hardiesse. L’académicien ne m’a pas répondu, mais il a fini par faire imprimer ma lettre dans le Nouveau Journal Asiatique de Paris. Par cette voie elle est parvenue à Calcutta, et y a fait une certaine sensation parmi les Anglais versés plus ou moins dans les littératures orientales. Il s’est trouvé aussi un opposant qui ignore tout ce qui a été débattu en Europe, et dont le principal argument semble être la possession d’un volumineux manuscrit arabe. J’ai lieu de croire que la plupart des indianistes sont de mon avis ; mais l’analyse du livre litigieux, et la confrontation des autres recueils de contes notoirement indiens peut seule mettre un terme a ces divagations.

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On ne m’a guère reproché d’importuner le public en parlant de moi. Si je me suis départi cette fois-ci de mon