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Page:Schleiermacher - Discours sur la religion, trad. Rouge, 1944.djvu/27

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tous les domaines de la pensée, surtout dans les cours professés à l’Université de Berlin.

Ceux-ci ont été publiés dans les années qui ont suivi sa mort, de 1835 à 1864, avec les œuvres parues de son vivant. L’ensemble est réparti en trois parties, sous les rubriques Théologie, 13 volumes, Sermons, 10 volumes, Philosophie, 9 volumes. On peut y signaler entre autres une Histoire de la religion chrétienne, une Histoire de la philosophie, une Dialectique, une Psychologie, une Esthétique, une Politique, une Pédagogie.

Ces renseignements succincts permettent de situer dans l’ensemble de sa vie, de sa pensée et de son activité, de son influence, comme aussi dans l’évolution générale de son époque, celle de ses œuvres que nous considérons ici, ses Discours sur la Religion, dans leur première version, la plus romantique, celle de 1799.

C’est de cette œuvre que nous allons chercher à noter, discours par discours, ce qu’elle offre de plus intéressant pour l’histoire de l’esprit humain et pour l’étude de la foi religieuse. C’est de cette œuvre que la traduction suivra.

Il est bien curieux et instructif que les trois éditions de ce texte marquent et jalonnent ainsi à la fois et la continuité, et l’évolution de la pensée religieuse, chez ce successeur de Mélanchthon, et permettent de mesurer exactement l’importance, primordiale au début, qui ira décroissant, mais demeurera toujours grande, du rôle qu’y ont joué l’idéologie et la mentalité romantiques.

PREMIER DISCOURS

APOLOGIE

Schleiermacher s’adresse « à ceux des contempteurs de la religion qui sont des esprits cultivés », comme il a soin de le préciser dans un sous-titre de sa publication anonyme.

Qu’est-ce qui caractérise à ses yeux ces esprits cultivés ? Il le dit dès le début du premier discours. Il intitule celui-ci Apologie. Il veut en effet y justifier son entreprise, son plaidoyer en faveur de la religion telle qu’il l’entend, un peu