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Page:Schlick - Gesammelte Aufsätze (1926 - 1936), 1938.djvu/298

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dans l’état actuel des connaissances, c’est certainement exclu, car nous ne connaissons pas l’état de toutes les particules — mais cela ne change rien au fait que les organismes sont également accessibles à une description « sommative » (si on veut les appeler ainsi), et qu’il n’est nullement dans leur nature d’exiger la représentation « globale » comme seule possible.

Inversement, il n’existe pas non plus d’entités dont le comportement ne pourrait en principe être décrit qu’en parlant de chaque particule séparément, mais on peut toujours procéder à des regroupements arbitraires et les traiter comme des « ensembles » ; mais cela peut être très peu pratique, car cela ne conduit dans la plupart des cas qu’à de grandes complications. Nous avons cependant rencontré des exemples de structures inorganiques dans lesquelles cette méthode est très avantageuse. Un nouvel exemple nous serait fourni par le traitement météorologique des phénomènes atmosphériques : là, comme pour les organismes, il est pratiquement impossible de suivre le mouvement de chaque particule d’air ou de chaque gouttelette d’eau : au lieu de cela, on considère des groupes de caractère global et invariant, comme les dépressions, les cyclones, les orages, etc.

En toute rigueur, il n’est jamais correct de dire d’une structure qu’elle est une « simple somme » ou une « totalité », mais on veut dire que pour cette structure, il est préférable de former un concept de somme, et pour celle-ci, un concept global, en vue de la connaissance. Une analogie exacte de cette situation se trouve dans la description physique de la nature : il serait absurde de dire simplement de l’espace de la physique qu’il est « euclidien » ou « non euclidien », mais il faut dire : « il est plus simple de le décrire de manière euclidienne — ou non euclidienne ». Les deux sont toujours possibles, et ce n’est qu’en introduisant certaines définitions que l’on opte pour l’une ou l’autre. L’application plus détaillée de cette analogie serait très instructive et mettrait en lumière les erreurs souvent commises dans le traitement de notre question. Il s’agit de malentendus typiques qui reviennent au fond dans toute question épistémologique et théorique : Les problèmes de description adéquate, de définitions appropriées sont confondus avec des questions de fait, et c’est ainsi que naissent des problèmes apparemment ontologiques, des questions métaphysiques litigieuses. La « totalité », un excellent moyen de description conceptuelle,