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tout sens historique positif qui caractérise le buddhisme bien plus encore que le brahmanisme, manque qui est assurément, pour une bonne part du moins, la conséquence du caractère négatif de la doctrine du nirvana, nous ne saurons jamais au juste ce qui est dans les sûtras et dans les çâstras la parole authentique du réformateur et ce qui ne Test pas. A cet égard, le Dharmacakrapravartanam, le sûtra de la prédication de la loi, qui est censé nous donner les propres paroles de Çâkyamuni, lorsque pour la première fois il mit en mouvement, à Bénarès, la roue de sa doctrine, comme aussi le Dhammapadam, le tracé de la loi, le recueil des aphorismes du maître qui jouissent d’une autorité doctrinale particulière, ne sont pas plus sûrs que le Mahâvansa et le Bâjavaliya, chroniques çinghalaises qui passent pour avoir la certitude de l’histoire et qui nous parlent cependant dé tremblements de terre et de miracles en signes d’affirmation et de confirmation de la mission de Siddhârta. Toutefois ce qui reste hors de doute, ce qui ressort avec la dernière évidence du a chaos (2) » de tous ces sûtras, çâstras et itihâsas qui

(*) « There is no satisfactory due to the date of any of these excavations, but there is no reason to think that any of them bear a high antiquity. » C’est aussi l’opinion d’Erskine et d’autres.

(**) Voici la traduction du passage : « This is one of the 84, 000 shrines erected by sri Dharm Asoka, ruler of the world, at the and of the 218th year of Buddha annihilation, etc. « [Translation of an inscription in the Pâli cbaracter and Burmese language, on a stou at Budh Gya, in Behar, dans Journal of the Asiatic Society of Calcutta, 1834; III, p. 214).

(2) « Il est difficile, au milieu d’un tel chaos, de pénétrer dans les vrais faits historiques, » dit Wassiljef (Le Buddhisme, p. 32, tr. franç.)

    plastiques. Ce sont principalement les buddhistes (Wilson, Mackenzie collection, I, introd., p. 69 ; (*) Cf. Heber, (BibL des Voy., t. XXXVI, p. 414) qui ont creusé dans le roc vif les temples aussi riches que grandioses qu’on voit depuis les îles d’Elephanta et de Salsette à travers le Dekhan jusqu’à File de Java et au-delà. Dans une inscription trouvée à Buddha-Gayâ (Magadha), on attribue au seul roi Açoka l’érection de 84, 000 sanctuaires. (**) Peut-être est-ce une exagération ; néanmoins il est certain que le grand nombre et la magnificence des bâtisses buddhiques sont incontestables, nous l’avons pu vérifier par des centaines de photographies, et les voyageurs en témoignent unanimement.