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ACTES
DE LA
SOCIÉTÉ PHILOLOGIQUE
TOME IV. N° 5. — AVRIL 1874.


LE BUDDHISME


SON ANCIENNETÉ. — LE NIRVANA.
ACCORD DE LA MORALE AVEC LE NIRVANA.




CHAPITRE I.

L’humanité se divise manifestement en deux grandes classes, dont les signes anthropologiques et les caractères moraux se présentent départ et d’autre, dans leur ensemble, avec une égale détermination, Des caractères moraux, le plus frappant assurément est l’absence de ce qu’on peut appeler le sens du divin, c’est-à-dire la faculté de concevoir avec transcendance l’Etre en soi, Dieu. Or comme le buddhisme présente cette marque, et comme les nations qui ont professé la doctrine de Çâkyamuni appartiennent, de même que celles qui la professent aujourd’hui, à l’une des deux classes que nous venons d’indiquer, on peut en conclure, ainsi que l’a déjà soupçonné Abel Rémusat[1], et que l’ont dit Spence Hardy[2], Fausboll et autres

  1. Foe koue ki, p. 187.
  2. It is thought by many orientalists, that Gôtama was only the reviver of a system that had been previously tought by more ancient sages. (S. Hardy, A Manual of Buddhism, p. 86, cf. p. 94).