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entre eux sous les yeux mêmes des parents[1] ». Chez les nègres de la côte de Loango, Bastian a observé que le commerce sexuel est fort libre entre les jeunes gens et les jeunes filles, tandis que les femmes mariées sont assujetties à la plus grande réserve, que même elles ne reçoivent plus leurs maris dès qu’elles se sentent enceintes[2].

Tout cela concourt à prouver qu’une moitié de l’humanité, celle dont les races inférieures font partie, connaît et pratique la chasteté, mais non pas la pudeur, tandis que l’inverse a lieu dans l’autre, qui est celle des races blanches. Par conséquent, l’événement qui a fait naître la honte, la mère de la pudeur, ne peut se trouver que dans les origines des races qui cultivent la pudeur comme une vertu héréditaire, dans les origines des races blanches, pour employer un terme général. Mais quel est cet événement ou ce fait ?


CHAPITRE II


Ce fait, chose étrange en y réfléchissant, est l’acte même qui, dans l’ordre de la nature, est absolument nécessaire à l’existence et à la durée de l’humanité. Aussi le poète romain nous montre-t-il sans embarras la protectrice du genre humain, la chaste Junon, qui y préside et dit :

  1. L’abbé Langenhoff, Congrès international des Orientalistes, I, p. 524.
  2. Bastian, Die Expédition an der Loango-Küste, I, 169, 295.