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inito[1]. On a trouvé aussi le bouc placé entre les jambes du dieu qui passe pour être l’Hermès gaulois[2].


CHAPITRE III


Le culte du phallus, sous l’une ou l’autre forme, comme lingam ou comme yonî, était répandu dans le monde plus que nul autre culte. La raison en est claire, car, comme le dit Diodore, le phallus est la cause de la perpétuité des hommes. C’est ainsi qu’il a obtenu des hommages qui ne finiront jamais[3]. Même les adorateurs de Jahwéh ne s’en dispensèrent pas. Le livre des Rois et les Paralipomènes[4] nous montrent le culte de Mipledseth[5] en si grand honneur en Juda qu’une reine-mère ne dédaignait pas d’en être la prêtresse[6]. L’idole était sans doute une Baalath phénicienne, comme la Baaltis de Biblos ou la Um-

  1. Ovide, Fastes, II, 440 sq. Inuus ist der Bespringer, ab ineundo, dit Preller, ib., 336.
  2. Comptes-rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 25 juin 1875.
  3. Quod humanæ generationis caussa sit, immortales honores ex omni sæculorum memoria consequutum fuisse. (Diod., ap. Eusèbe, Préparation évang., II, 2, p. 54, p. p. Viger, 1628.)
  4. I Rois, xv, 13 ; xxii, 47 ; I Paral., xv, 16.
  5. La forme du mot montre que c’était une yoni ; et si le nom veut dire « qui fait frémir, horreur, abomination, » ce n’est sans doute pas celui sous lequel l’idole était invoquée, mais l’appellation que lui avaient imposée les prophètes.
  6. La prêtresse Maacha était la mère du roi Asa, 3e roi de Juda, 944 av. J.-C.