nous a récemment révélé l’existence, Adam, réconcilié, crie à la femme : « Ève, Ève, épouse bienheureuse, approche[1] ! » À Éleusis, l’ithyphalle, au moment du ἱερὰ δείκνεισθαι, dominait la scène et ne rentrait dans le sous-sol, la ciste scénique, que pour faire place à un épi, le plus noble emblème de l’énergie créatrice.
C’était le démiurge lui-même, le père des dieux et des hommes, dont le serpent ou phallus était censé jouer le rôle le plus important dans les grands mystères. Ceux-ci étaient précédés d’autres, nommés les petits mystères, qu’on célébrait à Agrae, sur l’Ilisse, rivière où se trouvait aussi, au pied est de l’Acropole, l’Éleusinion, temple dédié à Déméter et Cora. C’est là où, à Athènes, commençait « la voie sacrée » qui aboutissait à Éleusis. Ces petits mystères, bien que confusément, complètent le mythe. Ils nous apprennent que le dieu qui traverse le sein, ὁ διὰ κόλπου θεὸς, Zeus, sous sa forme chthonique, Ζεὺς χθόνιος, c’est-à-dire Pluton, qui du serpent avait aussi le venin[2], séduisit Coré ou bien Déo, sa mère, deux personnages sans cesse confondus en un seul[3], et que le rejeton de cette union subreptice, Jacchos, identique à Sabazius, accompagné du serpent, identique aussi à Zagreus, l’enfant du serpent[4], périt pour se reproduire sous la forme d’un épi, le symbole d’une vie nouvelle tout comme l’enfant
- ↑ Freybe, Das Mecklenburger Osterspiel, v. 593 sq.
- ↑ Claudian., De raptu Proserpinæ, l. III, v. 244. Cf. Clem. Alex., Protrept., p. 14 ; Tatiani Orat. ad Græcos, XIII, et note 7, éd. W. Worth, XVI, no 3 ; Jupiter… Proserpinam filiam suam sub draconis specie violavit.
- ↑ Otf. Müller, Eleusinien, p. 294, dans l’Encyclop. d’Ersch et Gruber ; E. Gerhard, Antike Bildwerke, I, 56.
- ↑ Ibid., I, 54 ; Creuzer, Symb., IV, 214.