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RECHERCHES SUR LA RELIGION PREMIÈRE DE LA RACE INDO-IRANIENNE.

INTRODUCTION.


La religion de Zoroastre et celle de Brahma se ressemblent si peu, même dans leurs monuments les plus anciens, les gâlhâs ou chants du Yaçna et les sûktas[1] ou hymnes du Rig-Véda, qu’on les croirait conçues, originellement, dans une vue d’esprit toute différente. Les gâthâs sont tout en aspirations vers un seul Dieu, en concepts métaphysiques, en élévations morales, en préceptes sociaux ; les sûktas célèbrent les faits et les gestes des dieux d’un panthéon richement peuplé et appellent incessamment la protection de ces êtres sur ceux qui les adorent. Et si l'on continue celle étude comparative sur les monuments des époques ultérieures, on s’assure que la différence déjà constatée va toujours en s’élargissant, que la religion iranienne aboutit à une sorte de mosaïsme paganisé, tandis que la religion indienne finit par devenir un panthéisme solidement encastré dans des dogmes inspirés par la politique. Il suit de là que personne, s’il ne

  1. Le nom avec lequel on les désigne ordinairement est celui de mantras. Ce mot a une acception religieuse et morale et se retrouve aussi (manthrâ) avec le même sens dans l'Avesta.