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Elle a dû en mesurer toute l’étendue. C’est une femme de tête. L’acte le prouve.

MARGERET. — Et le cœur, qu’en dit-il ?

Mme de RYVÈRE. — Le cœur est d’accord, Margeret.

MARGERET. — La seconde garantie contre le séducteur que je suis ?

Mme de RYVÈRE. — Une bonne amie qui veille sur Suzon comme Minerve sur Télémaque.

MARGERET. — Je vous retrouverai donc sur ma route, chère Madame de Ryvère. — Me voici l’ennemi de ta mère, Hector.

HECTOR. — Si tu étais son ennemi, Margeret, tu serais le mien. Adversaires et sur ce terrain, je laisse faire et me contente de juger les coups qui seront portés de part et d’autre. Je reste neutre.

Mme de RYVÈRE. — Ce n’est pas fini. Il y a un tertio.

MARGERET. — Ah bah ! lequel ?

Mme de RYVÈRE. — Henry d’Estinnes.

MARGERET. — Second larron, pas à craindre.

Mme de RYVÈRE. — C’est-à-dire que Suzanne n’a rien à craindre de notre vieux d’Estinnes, un chevalier errant, un bon terre-neuve, aimant mais