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SUZANNE (glaciale). — Merci pour le renseignement.

Elle chancelle et sa main saisit fébrilement le dossier du canapé. D’Estinnes veut aller à elle pour la soutenir, mais elle l’écarte du geste.

SUZANNE (criant). — Marthe ! Marthe !

Mme de Ryvère entre à l’instant et court à elle.

Mme de RYVÈRE. — Qu’as-tu ? Voyons, parle.

SUZANNE, (avec un sourire douloureux). — Merci, cela va mieux.

Mme de RYVÈRE. — Assieds-toi. Tu es pâle.

SUZANNE. — Au contraire, j’ai besoin de marcher.

D’ESTINNES. — Suzon…

SUZANNE (hautaine). — Je crois, monsieur, que vous avez voulu nommer Madame la baronne de Mimyane. Elle vous salue.

Et Suzanne, semblable à un automate, sort de la chambre, laissant d’Estinnes écroulé et pleurant comme pleure un enfant, et Mme de Ryvère abasourdie et cherchant à comprendre.