Page:Schoonbroodt - Le retour de la petite bourgeoise, 1916.djvu/15

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qui n’aurait qu’une aiguille à deux pointes, et que tout voyageur doit toujours avoir en poche, nous sommes perdus dans la grande foule. Nous voulons nous retrouver. Nous prenons la petite boussole, et v’lan ! nous rattrapons notre direction. Ce n’est pas plus malin que ça.

Monsieur Spielweg (clignant de l’œil). — Il y aurait encore bien un autre moyen que je pense…

Monsieur Brayant. — Et lequel donc, Monsieur Spielweg ?

Monsieur Spielweg. — Ce serait d’entrer dans un café, d’y commander une bouteille de vin et de demander sa route au patron.

Monsieur Brayant (montrant sa femme). — Quand on voyage avec une femme comme il faut, Monsieur Spielweg, on n’entre pas dans les marchands de vin. Ce n’est pas convenable. Passe encore pour aller Au Phare le dimanche soir. Les monsieurs seuls prennent de l’alcool, les dames et les enfants une grenadine et une carafe d’eau pour tous…

Madame Brayant. — Mais j’y pense, Monsieur le charcutier : nous n’avons pas encore dit le but de notre visite.

Monsieur Spielweg (tombant en arrêt devant ses registres et suçant consciencieusement le bout de son crayon). — J’attends la commande, Madame Brayant.