sommeil. On n’entend plus bientôt que le ronflement sonore de M. Spielweg et celui de la lourde locomotive qui halète et lui donne la réplique.
Madame Brayant (à mi-voix à son mari quelle secoué). — Antoine, n’avez-vous pas vos carrés à la pastille dans votre poche ?
Monsieur Brayant (finissant par ouvrir un œil glauque). — Pourquoi faire donc, Maria ?
Madame Brayant. — À cause de mon estomac…
Monsieur Brayant (qui veut se rendormir). — Bobonne… je dors, sais-tu… (Avec un cri.) Aïe donc… (Sa femme l’a pincé au gras du bras.)
Madame Brayant. — Vous n’avez qu’une idée, vous : dormir pendant que votre femme est malade…
Monsieur Brayant. — Je ne dors plus, Maria. Mais si nous ne dormons pas, nous aurons tous des figures de papier mâché demain pour débarquer à Paris. Dégrafe ton corset, le mal passera.
Madame Brayant (en martyre). — Mais tu sais bien que je ne peux pas me dégrafer, Antoine.
Monsieur Brayant. — Et pourquoi donc que vous ne pourriez pas vous dégrafer comme une autre, Madame Brayant ?
Madame Brayant (à mi-voix). — Et les cigares donc ?… Les cigares pour la douane… J’en ai six