Page:Schoonbroodt - Le retour de la petite bourgeoise, 1916.djvu/59

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Et entrant dans le wagon, il en arrache Brayant épouvanté qu’il fait passer entre une double haie de badauds goguenards. Le douanier, très satisfait de son importance, suit le groupe portant toujours la valise de son auxiliaire de rencontre. Cinq minutes plus tard, les époux Brayant reparaissent penauds et confus. Madame a les yeux rougis. Monsieur marche à la façon d’un chien battu. Ils finissent par retrouver leur wagon où les amis les attendaient pétrifiés. Dès qu’ils reparaissent :

Tous. — Eh bien ?

Monsieur Brayant. — Ces gens manquent de pudeur. La gabeloute femelle a tout visité, les bas et le corset…

Madame Ramelin. — Et cette brute de commissaire qui vous a dénoncé après que nous lui avions fait une place dans notre wagon… Il est vrai qu’il ne me revenait pas, cet homme. Ça ne m’étonnerait pas que ce policier fasse lui-même partie d’une bande de faux monnayeurs…

Hector (mystérieux). — Chut !… Il y a des espions partout ici… Si l’on vous entendait… En tout cas, je m’éloigne, moi… un instant… (Il sort.)

Monsieur Brayant (parlant maintenant très bas). — Avec tout ça, voilà tous mes cigares disparus, et moi qui comptais sur eux pour me faire des amis de tous les sergents de ville parisiens !