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Page:Schoonbroodt - Une petite bourgeoise, 1916.djvu/16

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de plaisir, fait le service du vestiaire installé sommairement sur la table et les chaises de la salle à manger. On commence à envahir le salon quand voici les Ramelin. Repapotages. Monsieur est cérémonieux.

Monsieur. — À table, mes amis, et attaquons, comme on dit chez nous. C’est un vrai café des familles, à la bonne franquette, c’est-à-dire sans embarras. Des pistolets frais et de la confiture de coing.

On s’assoit sans façons, au hasard, et l’on mange de bon appétit, puisque l’on se tait. Cependant, le silence commence à peser.

Madame Dumortier (insinuante). — Madame Maria, que je vous félicite. Ces pistolets sont vraiment exquis. C’est de votre boulanger ?

Madame Brayant. — Non, Madame Mélanie. C’est notre Émerance qui les a rapportés de la Maison Hongroise en revenant de chez son professeur…

Madame Dumortier. — Et la confiture !… En voilà une confiture !… Ce coing est délicieux et sans colle de poisson. Est-ce que vous m’en donnerez la recette ?

Monsieur Brayant. — Émerance vous la copiera, chère Madame Dumortier.

Madame Ramelin (surenchérissant). — C’est comme ce beurre… Il n’y a qu’ici pour manger du beurre