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Page:Schoonbroodt - Une petite bourgeoise, 1916.djvu/30

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porte et l’on entend des voix dans l’allée. L’une d’elles est celle de Périel. Madame Dumortier se précipite et son mari reste médusé, redoutant quelque violence.

Mais, soudain, le bonhomme sourit.

Il entend sa femme, penchée sur la rampe de l’escalier, qui s’écrie de sa voix la plus aimable, la plus flûtée :

Madame. — Mais entrez donc, Monsieur Périel. Donnez-vous la peine de monter en haut. Mon mari et moi nous disions justement : L’ami Périel ne vient pas… Il doit être en retard. Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé…

Pendant cette scène, une autre, à peu près identique, se déroule chez les Ramelin. Ceux-ci viennent de rentrer de la réunion chez les Brayant.

Ils sont dans leur chambre à coucher commune.

Madame Ramelin. — Nous n’avons pas perdu notre après-dîné, Bernard. J’ai comme une petite idée que nous avons enfoncé les Dumortier, avec leurs airs de grandeur.

Monsieur Ramelin. — Isabelle, vous êtes une femme idéale !

Madame. — Il est heureux aussi que je sois là. Notre benêt d’Hector, qui te ressemble, sans t’offenser, se laisserait faire la barbe par l’autre. Cependant, tu sais comme moi qu’il est indispensable que notre fils marie Mademoiselle Émerance. Je suis à bout de mon rouleau.